Présentation
L’anthropologie est une science sociale qui étudie l’Homme en s’efforçant de comprendre ce qui fait son unité.
Dans cette étude de l’humain, la danse tient une place importante. L’ouvrage réédité en 2021, Anthropologie de la danse. Genèse et construction d’une discipline d’Andrée Grau et Georgiana Wierre-Gore – présente lors de cette table ronde – pose les fondements d’une approche de la danse comme « fait social total ». Ce, au même titre que la religion par exemple. De plus, ces dernières années, de nombreux chorégraphes ont adopté un angle anthropologique en portant une attention toute particulière aux traditions, rituels ou gestes populaires.
S’ils ne se définissent pas tous en tant qu’anthropologues, voire rejettent le terme, cette discussion réunit des artistes qui puisent directement matières et inspiration dans des savoirs situés, dans la pratique de terrain, d’enquête, d’entretien et de collectage. Pour chercher ce qui nous met en mouvement, Sylvie Balestra regarde en dehors du studio : des usines de métallurgie à l’équipe de rugby. Alice Kinh, autant chercheuse que chorégraphe, est passée par l’étude des danses macabres pour appréhender la mort, réalité oubliée des sociétés occidentales actuelles. Depuis la Martinique, Annabel Guérédrat plonge dans les pratiques magico-religieuses caribéennes pour fabriquer de nouvelles mythologies. Quand Thomas Ferrand, artiste-botaniste, déplace notre regard vers le monde sauvage pour comprendre ce que les plantes ont à dire.
Horaires / lieux
Biographies
Léa Poiré
Léa Poiré est journaliste et responsable de la danse au sein du magazine culturel indisciplinaire Mouvement. Après des études de danse contemporaine, de recherche en arts du spectacle et un master en Management des Organisations Culturelles, Léa Poiré a travaillé aussi bien à la production qu’à la programmation dans le secteur chorégraphique.
Annabel Guérédrat, chorégraphe
Chorégraphe danseuse performeuse, vivant et travaillant en Martinique. Dès 2003, elle créé et travaille pour la compagnie Artincidence. Dans ses performances, elle ouvre un nouveau chantier autour du féminisme noir, ses interrogations portant sur le corps politique et la posture sociale des femmes noires et métisses dans les Caraïbes. Sa démarche artistique s’inspire beaucoup de la figure de la sorcière moderne. Dès 2017, elle crée conjointement avec Henri Tauliaut, plasticien et performeur caribéen, le Festival International d’Art Performance.
Sylvie Balestra, chorégraphe
Formée à la danse, aux pratiques somatiques et à l’anthropologie de la danse, Sylvie Balestra a un parcours jalonné de rencontres avec des artistes et des chercheurs. Depuis 2010, elle crée à partir de communautés qu’elle observe. Elle rend compte de son travail de terrain par des pièces chorégraphiques sur scène ou dans des espaces contextualisés. Son écriture s’appuie sur le réel qu’elle retraduit en rituels contemporains. Grrrrr, son rituel dansé pour tous, est toujours en tournée (2017-2021 : 400 représentations dans les CCN, CDCN, CND, scènes nationales…).
Alice Kinh, chorégraphe
Alice Kinh est danseuse et chercheuse, diplômée d’un double Master en Danse et en Coopération Artistique Internationale à Paris 8. De 2006 à 2011, elle questionne la nature et la déforestation avec l’artiste plasticien Jean-Michel Vermersch. Entre 2012 et 2017, elle interroge les archétypes du nomadisme à travers les travaux chorégraphiques in situ du duo Umaï. En 2018, elle lance Farandole de Solitudes, un cycle sur la mort, avec un premier quatuor féminin. Fin 2020, Alice Kinh démarre un second volet avec le solo Per Dare, prévu pour 2022.
Thomas Ferrand, artiste-botaniste, metteur en scène
Thomas Ferrand évolue entre art contemporain, spectacle vivant, botanique, gastronomie et édition. Il a créé une quinzaine de spectacles, deux revues d’art et s’est formé à l’étude des plantes sauvages comestibles. Il développe actuellement un projet multiforme, Sauvages ! en collaboration avec le TAP, qui intègre l’œuvre végétale Multiplier les mondes, une pièce chorégraphique intitulée RONCES, des balades botaniques, des dégustations, une bande dessinée… Il est notamment invité en résidence à la Cité Internationale des Arts de Paris et à Invisible Dog Art Center à New York.
Georgiana Wierre-Gore, chercheuse
Georgiana Wierre-Gore est professeur émérite en anthropologie de la danse et des pratiques corporelles à l’Université Clermont Auvergne et membre du laboratoire ACTé. Elle a fondé et dirigé plusieurs masters en anthropologie de la danse dont le master Erasmus Mundus « Choreomundus » en collaboration avec des collègues européens. Ses recherches portent sur la transmission, les enjeux politiques et patrimoniaux en danse (avec Andrée Grau Anthropologie de la danse : Genèse et construction d’une discipline, 2006 et The Anthropology of Dance, 2018).