Corps grimaçant leurs vies plurielles, corps habités par l’histoire inépuisable de leurs gestes et de leurs musiques, corps urbains mobilisés contre les assignations réductrices et les injustices contemporaines, le Festival À Corps convoque plus que jamais la multiplicité des formes artistiques afin d’élaborer une étonnante édition, attentive aux dialogues inédits entre geste et voix, danse et musique ou encore histoire et poétique de la révélation.
Dans cette perspective, les étudiantes et les étudiants de l’université de Poitiers ont eu la chance de travailler avec l’artiste brésilien Volmir Cordeiro, dont la pensée brillante se traduit toujours avec extravagance. Tout aussi flamboyant, et pour une unique représentation de ce chef-d’œuvre hors Paris, GOLD SHOWER magnifie deux artistes que tout oppose — Akaji Maro et François Chaignaud — dans une joute prodigieuse de charme, d’images et de références historiques. Plus retenu, le Flamand Jan Martens atteint un superbe niveau d’originalité chorégraphique tout en dénonçant les violences politiques avec 17 danseurs de 18 à 71 ans !
Simultanément, il n’est pas question de délaisser les fructueuses collaborations entre amateurs et professionnels qui fondent aujourd’hui le socle du Festival À Corps, et sa reconnaissance. Il rassemble pratiques, réflexions et performances, réunit professionnels et amateurs issus d’universités françaises et étrangères, mixe les esthétiques, les géographies et les générations, en un seul et même précipité mouvementé.
La journée d’étude universitaire est aussi l’occasion de s’interroger, dans un dialogue fructueux entre chercheurs et artistes, sur ce qui fait langage, et de remettre en cause les hiérarchies dans le domaine de la perception. Enfin, une rencontre professionnelle organisée avec l’OARA complète cette édition.
Le TAP, l’université de Poitiers et le Centre d’Animation de Beaulieu sont heureux de vous y accueillir.
Béatrice Charrier, directrice du Centre d’Animation de Beaulieu
Virginie Laval, présidente de l’université de Poitiers
Jérôme Lecardeur, directeur du TAP